Si l’Appropriation de la Coordination Motrice Héréditaire prend en compte des
éléments de l’éthologie comportementale, elle repose d’avantage sur des éléments moins connus d’éthologie cognitive.
En conséquence pour faire simple… Le raisonnement de base sur lequel nous développons L’ACMH commence avec l’inné du poulain sous la mère, de sa naissance à partir du moment où il s’arrache à la gravité, à sa première tétée et à la maîtrise totale des allures.
Ces premières informations s’imprègnent dans le cerveau dans un ordre de mouvements bien précis. Notre but réside dans l’exploitation ordonnancées des ces mouvements et micromouvements en les reproduisant de façon raisonnée sur le cheval monté ou en main.
A sa naissance le poulain possède « La Mère des silhouette » (Baucher utilisait dans un contexte différent, le terme « la silhouette mère », à ne pas confondre ici). Le poulain sortant de la posture fœtale est naturellement droit, base d’encolure relevée, bassin fermant apte au rassembler et parfaitement ambidextre dans un placer naturel… ce que nous recherchons en haute école.
Nous considérons que cet ensemble inné, posture et mouvement, perdure chez l’équidé adulte.
Ensuite s’éloignant de sa mère, pour survivre il aura besoin de l’association de la force et du mouvement (Ce que Baucher avait déjà identifié et compris comment la combattre quand elle s’exerçait contre le cavalier.) Cette association est présente dans l’éthogramme du cheval.
Puis s’installe » l’importance » du référentiel de fuite et sa posture de fuite caractéristique. Si ces deux éléments sont utiles au cavalier; ils posent aussi de nombreux problèmes de maitrise.
Par l’observation, dans diverses situations de chevaux libres, en main et montés, nous considérons que les équidés comme les bovins possèdent un bipède diagonal plutôt porteur et un bipède diagonal plutôt habile. Ceci conforté par des pesées de même groupes musculaires droit et gauche sur des muscles utiles au portage révélant d’un diagonal à l’autre des écarts de poids de 500gr à beaucoup plus.
Considérant que l’association force mouvement s’exprime plus dans le diagonal porteur que dans l’habile… C’est souvent sur le diagonal porteur que le foyer des « résistances » s’exprime (pour faire simple et garder un terme équestre). « Equestrement parlant » les dresseurs considèrent qu’un postérieur pousse plus et engage moins tandis que l’autre engage plus et pousse moins.
Pour « redresser le cheval on utilise alors le travail des deux pistes, l’incurvation, les transitions et changements d’allures.
La prise en compte que les chevaux ne sont pas droits et qu’ils possèderaient un diagonal porteur et un habile nous amène à utiliser cette métaphore:
Le poulain sait nager la brasse, l’adulte utilise la nage indienne toujours du même côté. Le dressage consiste à lui « rappeler la brasse » qu’il n’a pas oublié.
Dans l’éthogramme, les allures des équidés sont programmées diagonalisantes et relèvent de la coordination motrice héréditaire. Ex: le cheval passe du pas au trot en resynchronisant toujours le même diagonal, repasse au pas en désynchronisant toujours le même diagonal.
Nous allons lui ré apprendre à faire ces changements d’allures en maîtrisant à volonté les synchronisations et désynchronisation de chaque diagonal… idem pour les reculer etc…
Cela passe par « l’appropriation » de sa coordination motrice héréditaire afin de ré équilibrer les capacités de chaque diagonal, ceci par des exercices équestres appropriés et adaptés découlant de l’école française. Les procédés de l’école française respectent l’ordonnancement des éléments de la coordination motrice héréditaire du poulain, contrairement à l’école germanique.
Bizarrement le seul exercice dans lequel le cavalier s’approprie la coordination motrice héréditaire réside dans les changements de pieds en l’air !!!!
Les équidés n’étant équipés d’aucun système myologique diagonal, nous ne pourrons néanmoins agir sur la maîtrise de leurs bipèdes diagonaux que grâce à l’ACMH. Tout en respectant l’équilibration du cheval monté et le « ressenti » par le cheval du poids du cavalier. Ceci afin d’éviter des fatigues de portage. Dans ce type d’apprentissage, nous nous adressons plus au cerveau qu’aux muscles.
De nombreux autres facteurs non décrits ici interviennent. Mon travail personnel étant de simplifier au mieux une accessibilité pratique aux cavaliers.
L’équitation « scientifique » n’existera jamais, pas plus que l’équitation éthologique. Nous devrions parler d’étho-éducation ou d’étho-dressage. L’apport d’éléments scientifiques aide seulement à comprendre et adapter nos actions. Et pour adapter nos actions « raisonnées » au près des équitants il faut simplifier et rester dans un langage équestre accessible au plus grand nombre.
Guy Boivin